27/03/2015

Dans une de ses dernières notes le talentueux Jim Paulsen, stratégiste de Wells Capital Management, s'attaque à un des concepts les plus controversés de l'économie: la productivité, américaine en l'occurrence.(1)
Il ne s'agit pas de théoriser sur ce sujet. Il est depuis longtemps admis, il est vrai de manière très simplificatrice, que c'est son addition au taux de croissance de la population active qui détermine le potentiel de croissance économique à long terme. Plus récemment on a découvert que, malgré les craintes, la productivité favorise la création de richesse et on ne détruit plus les métiers à tisser pour préserver les emplois des ouvriers du textile ! On s'est également aperçu qu'ainsi, plus forts sont les gains de productivité, plus grandes sont les chances de concilier les intérêts des travailleurs comme ceux des actionnaires. C'est ainsi que la croissance peut se développer en limitant les risques de surchauffe et améliorer la visibilité comme la longueur des phases de développement, créant par là même les conditions les plus favorables pour le marché financier.

Au delà de ce paysage idéal il demeure que la mesure et encore plus l'anticipation de la productivité restent un casse-tête tant les impactent évolutions technologiques et réglementaires, niveau de formation des salariés et même qualité du consensus social dans l'entreprise.

28/01/2015

Derrière les chiffres impressionnants de création monétaire annoncés par la BCE, il est peut-être nécessaire de rechercher une interprétation psychanalytique du comportement des citoyens européens.

La monnaie c'est compliqué, on peut entendre tous les jours l'homme de la rue, même bien éduqué, exprimer son incompréhension des mécanismes par lesquels une décision prise entre quelques individus réunis Kaiserstrasse à Francfort, pourrait influencer sa situation personnelle. Plus encore l'énormité des chiffres manipulés est en soi un facteur d'incompréhension. On s'en persuade en entendant poser de bonne foi la question: si c'est si facile d' "imprimer" de la monnaie, pourquoi ne pourrait-on verser directement à chacun des 335 millions de citoyens  européens 3300€, l'équivalent des 1100 milliards annoncés jeudi dernier. Derrière cette interrogation naïve s'exprime quand même un doute sur la capacité du système bancaire à répartir efficacement ce tsunami de liquidité qui va inonder l'Eurozone.

Pas d'hostilité de principe donc dans la population à  cette initiative de notre banque centrale mais une curiosité matinée d'une grande circonspection.

06/01/2015

Pas plus que les années précédentes 2015 n'offre aux investisseurs le vertige d'une page blanche. La difficulté particulière de l'exercice cette fois tient à ce que l'an passé le marché avait dans son ensemble surestimé la vitesse d'écoulement du temps économique et notamment la vitesse à laquelle l'Europe pourrait surmonter ses blocages. Symétriquement il avait été sous-estimé le temps qu'il faudrait à la FED pour reprendre le contrôle de la croissance américaine en resserrant la bride monétaire. C'est ainsi que des choix d'allocation cohérents avec cette double erreur ont pu conduire à des investissements à contre-temps avec la réalité. Cette année on sent la majorité des acteurs plus circonspecte, mal à l'aise avec les sommets atteints aux USA mais encore sceptique devant le train de sénateur des progrès de la réforme de ce côté de l'Atlantique. Comme à l'accoutumée, les chartistes pour leur part déclinent sans complexes inutiles leurs mantras: " si cela monte cela continuera et inversement....!". Même les plus mystiques des investisseurs ne peuvent complètement s'en satisfaire.
Alors quels points d'appui pour 2015?      

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